Qui sommes-nous?
Le collectif Philoïkos s'est construit dans le but d'animer des temps collectifs de réflexion philosophique pour repenser nos modes de penser et d'agir face aux enjeux écologiques de notre époque. Il est né de la rencontre, à l'université, de William Bernaud et Cyril-Emmanuel Debard, qui s'interrogeaient alors sur le sens de la pratique philosophique à notre époque troublée et se questionnaient sur la nécessité de nouveaux cadres afin de rapprocher la philosophie des enjeux de notre société et de notre vécu. L'aboutissement de ces réflexions les mènent aujourd'hui à imaginer des ateliers prenant pour point de départ des problématiques concrètes, pour élaborer autour d'elles un dialogue collectif nourri de philosophie et de sciences sociales.
Pourquoi Philoïkos ?
Le collectif Philoïkos tire son nom de la contraction du terme « philosophie » et de la racine grecque oïkos, qui signifie la maison, comme lieu de vie et de production, la maisonnée ou le domaine agricole. La racine oïkos, en français éco-, relie les domaines de l’économie et de l’écologie : en grèce antique, l’oïkonomia recouvre la production du domaine familial, quant à l’écologie, le terme est créé par Ernst Haeckel au 19e siècle pour désigner la science des relations entre les organismes vivants et leur milieu. Cette intrication entre les enjeux philosophiques, économiques et écologiques constitue le cœur des préoccupations de notre collectif.
Cyril-Emmanuel Debard
Durant son enfance champêtre, passionné par le vivant et les myriades de créatures peuplant la nature qui nous entoure, Cyril-Emmanuel voulait devenir biologiste naturaliste. C’est en découvrant, plus âgé, la réalité sociale et économique de nos sociétés modernes que la vocation philosophique s’impose à lui. Depuis, ses recherches sont guidées par la volonté de comprendre les soubassements historiques et culturels qui expliquent la situation dans laquelle nous sommes aujourd’hui. Il s’intéresse aux éléments qui structurent notre rapport au monde, au vivant, mais aussi aux autres êtres humains : l’histoire des techniques, de la pensée scientifique, de l’économie, des groupes sociaux, etc.
C’est après avoir vécu à Londres, au cœur d’un des centres historiques du capitalisme libéral moderne, que la vacuité et le désastre du « mode de vie » actuel lui est apparu en toute clarté. Sa pauvreté culturelle et existentielle, ses injustices, mais aussi tout simplement ses résultats – cheap everywhere – l’ont convaincu qu’un virage à 180° dans la trajectoire de nos sociétés devait être réalisé. Depuis, prenant pour guide à la fois une préoccupation écologique, par souci des vivants, mais tout autant éthique, par souci de nos existences humaines, il tente tout d’abord de comprendre, ensuite de saisir, par la réflexion philosophique, les leviers pour agir sur les humains de nos sociétés afin de les amener à réfléchir et, peut-être, à transformer leurs vies et leurs actions. Il a complété un master de philosophie à Paris Nanterre, mais aussi une licence d’ethnologie à l’université de Strasbourg. Aujourd’hui, il cherche à poursuivre ses recherches philosophiques et historiques en dehors des institutions universitaires, dans l’idée de renouveler le statut du « philosophe », et de vivre un mode de vie en accord avec ses convictions. Le philosophe universitaire est aujourd’hui à la fois un « spécialiste » (il ne fait que de la philosophie) et un urbain (les universités sont en ville…). Il aimerait, un jour, vivre à l’inverse : non seulement pratiquer divers arts autre que la philosophie (de l’artisanat par exemple), mais aussi et surtout vivre à la campagne, en autosubsistance.
Il rencontre William Bernaud à Nanterre, autour de réflexions communes sur la pédagogie et la pratique philosophique universitaire. C’est par la suite que William lui suggère, comme un premier pas dans cette pratique de la philosophie en dehors des institutions, la création du collectif Philoïkos et l’élaboration de formats courts de partage de la philosophie, comme celui de l’atelier « S’orienter dans l’Anthropocène ».
William Bernaud
Se questionnant sur le monde et la société depuis tout petit, c'est suite à la découverte de l'oeuvre de Bernard Stiegler qu'il décide de faire des études de philosophie. Il cherche alors a mieux comprendre les interactions entre les sociétés humaines et leurs milieux techniques. Puis, suite à la prise de conscience de l'ampleur des dégradations écologiques, s'ensuit une période de questionnement aussi bien professionnelle que personnelle. Il décide alors de reprendre des études, d'abord au Campus de la transition, puis au sein du master of science "Stratégie et Design pour l'Anthropocène", dédiée à la redirection écologique. Il se spécialise notamment sur la démarche low-tech et les stratégies de sobriété, au sujet desquels il intervient auprès d'une diversité d'acteurs (enseignement supérieur, secondaire, collectivités territoriales, entreprise, grand public).
Convaincu que la philosophie, à condition de sortir de son cadre académique, peut être un moyen de réoutiller la pensée et l'action face à l'ampleur des enjeux écologiques et sociaux, il décide de fonder le collectif Philoïkos avec Cyril-Emmanuel Debard. Animer des ateliers philosophiques consiste selon lui à créer des espaces-temps de réflexion et de dialogue visant une émancipation aussi bien individuelle que collective.